Une fois les arbres coupés, ébranchés et transportés aux landaines, il fallait scier et corder les billots de bois. Ensuite, il ne restait plus qu’à attendre le dégel et la crue des rivières, pour que la drave se mette en branle. Les billots étaient poussés à l’eau dans les sluices et suivaient le courant. Les draveurs devaient diriger les billots avec des pôles ou des peavies, prévenir ou défaire les jams de bois, conduire les billots jusqu’aux booms du moulin, sans en perdre aucun. Chaque section d’une rivière avait son crew de draveurs et sa cabane flottante servant de cuisine. D’après le père Alphée Marquis, il y avait autrefois huit sections sur la rivière St-Jean, entre la gueule de l’Allagash et le moulin de Keegan, près de Van Buren. Les deux dernières sections étaient celles d’Edmundston et de St-Basile, sur le côté canadien. Il y avait aussi de la drave sur la rivière Verte, comme le montre la photo prise au Deuxième Sault dans les années 1950. PC3-138, collection CDEM, ShM.