À partir de 1914, Aimé Clavet fabriquait les cercueils et les livrait aux maisons, où les défunts étaient exposés. Il faisait aussi des monuments funéraires en bois de cèdre ou de pin. Il avait même confectionné des outils pour graver les noms et les dates dans le bois. À l’automne de 1918, la grippe espagnole fit une quarantaine de victimes uniquement à Saint-Basile et à Rivière-Verte. C’est alors qu’Aimé décida de se procurer un corbillard tiré par des chevaux. Il l’acheta de Mattie Paradis O’Regan de Grand-Sault, première femme embaumeur du Nouveau-Brunswick. Elle était la veuve de Joseph O’Reagan; son fils Guy continua l’entreprise funéraire familiale. La photo du premier corbillard des Clavet a été prise devant le bureau de Guy O’Reagan sur l’avenue Broadway à Grand-Sault. Ce corbillard était en bois, décorations de lampes et d’anges incluses, et les vitres étaient bombées. Il était tiré par deux chevaux noirs couverts d’un filet noir avec des glands. L’hiver, ce corbillard, qui était monté sur des bobsled, renversait facilement sur les routes rurales à fond de neige pas très bien entretenues. Dans les années 1930, Raoul acheta un camion Chevrolet 1930, et y ajouta à l’arrière une grande boîte en bois pour le transport des morts. Cette boîte servit aussi pour le camion-corbillard suivant, de marque Dodge 1940. En 1952, année où il ouvrit son salon funéraire, Raoul se procura un corbillard de marque Cadillac 1940. Ensuite, l’entreprise utilisa successivement de marque Pontiac 1957, Cadillac 1959 et Cadillac 1975. Jusqu’en 1987, ces véhicules servaient à la fois de corbillard et d’ambulance, car l’entreprise Clavet transportait des malades surtout entre Saint-Basile et Edmundston. Le dernier corbillard était de marque Cadillac 1994. Photo prêtée par Robert Bob Clavet.